littérature·music is love

How does it feel?

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Hier soir, en ouvrant Facebook, j’ai cru que Dylan était mort.

Après avoir passé 15mn allongée par terre dans le noir et en silence avec des enfants dont une qui disait qu’elle avait peur des méchants et qu’on pouvait mourir dans les attentats, mon ASEM qui partait en réunion et l’info qui m’était passée par dessus la tête, une inondation en fin de journée, bref une journée chaotique où j’ai perdu ma voix, je me suis dit que cette journée ressemblait un peu à la journée de la moisitude. Donc la mort de Dylan, en plus, ça faisait BEAUCOUP.

Sauf que ouf, Dylan n’est pas mort. Mieux, il a un prix Nobel. Il y en a peut-être que ça fait rire. Je ne sais pas, en fait je m’en moque un peu. Sauf que c’est un si grand artiste, et que j’aime bien l’idée qu’il soit reconnu en tant que tel.

Alors, ce soir, pour oublier la journée et qu’il me reste encore pleiiiin de choses à faire, je réécoute Bob. Il ne fait pas partie de ceux que j’écoute en boucle, et pourtant. Il y a tant de souvenirs qui remontent.

Il y a ces chansons que j’écoutais en boucle, quand je suis arrivée à Paris, Masters of war en parcourant les rues du 20ème. A hard rain’s a gonna fall, qui me subjuguait avec cette petite phrase : « So where have you been my blue-eyed sun? And who did you meet, my darling young one? »

Sauf qu’en fait, j’ai découvert ce soir qu’il disait « my blue-eyed son » et pas sun. J’adorais cette idée poétique, de parler à quelqu’un, quelqu’un qu’on adore plus que tout, au point de l’appeler son soleil aux yeux bleus. La réalité est décevante, parfois.

Bob, c’est aussi Like a rolling stone, qu’on a tant entendue. Un jour, j’entendais Maxime Leforestier parler à la radio de cette chanson, de toute la rage emplie dans cette question, qui appelle désespérément une réponse : « How does it feel? », et c’était comme si je n’avais entendu que du bruit jusque là, quand un diamant venait de surgir. Cette chanson parle des déracinés, qui ne savent pas quelle est la direction pour rentrer chez soi. C’est comme si toute l’abrupte réalité de la vie était enfermée dans ces quelques minutes de musique.

Et puis il y tambourine man, une si jolie berceuse. Et puis I want you, et on n’a jamais si simplement dit l’extase délicieuse du désir amoureux.

Et puis il y a toutes les autres, que je ne peux pas citer. Plonger dans Dylan, c’est s’enfoncer en sachant qu’il reste tant de couches encore à découvrir, et ça, ça rend plutôt heureux.

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